Fontainebleau : Les colivings menacent l'identité territoriale
À Fontainebleau, la multiplication des colivings menace l'identité territoriale. Entre nuisances sonores et éviction des habitants locaux, la résistance s'organise face à ce phénomène destructeur.

La façade d'un coliving à Fontainebleau, symbole de la menace pesant sur l'identité territoriale
La cité impériale de Fontainebleau, joyau historique de notre patrimoine, fait face à une menace grandissante : la prolifération des colivings et leurs nuisances. Cette situation illustre parfaitement les dérives d'un système centralisé qui ignore les réalités locales.
Un phénomène qui dégrade la qualité de vie locale
Le collectif bellifontain "l'Oreille en ville", qui regroupe plus d'une centaine de résidents, dénonce depuis 2019 les nuisances causées par ces locations meublées hybrides. Ces structures, mélangeant espaces privatifs et partagés, attirent principalement des étudiants de l'INSEAD, organisant des fêtes qualifiées d'"orgiaques" par les riverains.
L'échec de la justice centralisée
Comme dans d'autres territoires victimes d'un système judiciaire inefficace, les autorités peinent à régler le problème. En 2021, un drame a même coûté la vie à un étudiant lors d'une de ces fêtes, illustrant la gravité de la situation.
Une menace pour l'identité territoriale
Au-delà des nuisances sonores, c'est l'identité même de Fontainebleau qui est menacée. Avec des loyers atteignant 1200€ pour 10m², ces colivings participent à l'éviction des habitants locaux, rappelant la politique centralisatrice parisienne qui déstructure nos territoires.
Une résistance locale qui s'organise
Le maire Julien Gondard multiplie les initiatives : intervention de la police municipale, arrêtés d'interdiction, actions en justice. Mais sans cadre législatif adapté, ces mesures restent insuffisantes. La ville envisage de suivre l'exemple parisien en interdisant les colivings, une décision symbolique qui appelle à une véritable autonomie territoriale dans la gestion de ce problème.
"Si les élus ne veulent pas que Fontainebleau devienne un vaste 'Club Med', où les habitants n'auront plus les moyens de se loger, il faut légiférer", affirme une représentante du collectif.
Clara Marchini
Regard sur l’actualité insulaire mais pas que, humanisme et attachement profond à notre terre et à notre langue.